Le marchéAprès ce divertissement passager, Eldrr Siiarrk se remit en marche avec dans l’idée de prospecter plus en avant… Il fallait absolument trouver avant la nuit, un lieu pour se reposer et de quoi subvenir à leurs besoins !
Il n’avait pas fini ses réflexions intérieures d’ordre pratique qu’une petite main saisit la sienne. Il reconnut la petite voix et le joli minois de sa petite dulcinée qui l’entrainait à sa suite !
« Viens Siiarrk, viens vite, on a retrouvé Farden je vais te présenter. J’ai hâte qu’il te rencontre ! »
« ELDRR, Kéïssa ! Eldrr Siiarrk !!! »
« Oui, oui ! »
C’est ainsi que le jeune adolescent parti pour une nouvelle destination imprévue fut happé bien malgré lui par la fougue d’une toute jeune fille de 5 ans ! Dans l’élan il n’eut pas le temps de saisir le harnais du cheval, et Déimnys fut laissé à l’abandon l’instant qu’il fallu à Eldrr pour réaliser !
Mais au même moment, profitant de l’instant de diversion des actions enchaînées, le cheval fut pris de panique pour on ne sait quelle raison inconnue, et s’enfuit au galop dans la direction opposée sans que nul ne s’en rende compte, ni que l’enfant n’appelle au secours !
Eldrr Siiarrk reprit :
« Attends Kéïssa, Déimnys est resté seul là-bas ! »
« Mais on est à côté de l’endroit où se trouvent les autres, ils nous aideront à retrouver Déimnys. Plus on est mieux c’est ! »
Elle avait de la suite dans les idées et tenait absolument à ce que Farden et son « prince » se rencontrent !
(Loméga…)
(Ne t’inquiète pas je vais à la recherche de Déimnys, je sens qu’il n’est pas très loin !)
Comme à l’accoutumé, Loméga devinait à demi pensée les désirs, inquiétudes et aspirations de son protégé, son petit «ange de la terre» !
Eldrr arriva rapidement au détour d’une rue, en vue d’une bâtisse délabrée dont il ne restait qu’un pan de mur. Un jeune homme aux fins cheveux blonds dont la frange lui tombait à moitié sur un œil et cachait l’autre était installé sur le rebord de la seule fenêtre perçant se morceau de mur en ruine. Cet insolite fenêtre s’ouvrait sur le paysage poussiéreux d’en face et qui la traversait de part en part !
Le regard fin et foncé du jeune garçon perçait à travers ses mèches aux reflets de blé. Il détaillait Eldrr de loin sans mot dire, comme s’il l’évaluait à distance ! Eldrr commençait à se sentir mal à l’aise, ne comprenant pas cette attitude pour le moins déplacée à son goût ! Le blondinet, toujours gardant le silence, fronça régulièrement ses sourcils comme pour encore plus juger celui qui lui était amené !
(Je passe un test ou quoi !) Pensait Eldrr excédé ! (Il se prend pour qui, se gamin !!!)
« Alors c’est lui le héros ! » Lança l’insolent garçonnet avec dédain !
« Oui Farden, c’est lui ! Il m’a sauvé la vie ! »
Comme une sorte de rivalité s’instaurait dans les regards de ces deux jeunes gens que seulement une année devait séparer !
Farden toisait de façon encore plus provocante Eldrr, lui faisant comprendre par ses regards insistants se faisant encore plus tenaces et de par son comportement, qu’il n’appréciait pas la concurrence et qu’il n’accepterait pas de se faire spolier son titre de « chef » de ces lieux et de ces enfants…
C’est alors qu’une présence pas inconnue du tout apparut ! A quatre pattes, vibrant son pelage fauve, une substance collante rougeoyante autour des babines !
Eldrr surprit par tout cela détourna ses regards insistants du garçon provocateur pour fixer son attention sur celui qui peu de temps auparavant avait été responsable d’une mini émeute sur la place du marché !
« Vulca ! » S’exclama la petite à sa vue !
« Tu as réussi à trouver des framboises en cette saison ! Tu es trop fort ! » Rajouta-t-elle en riant !
Le voleur de confiture était là !
Elle reprit :
« Je ne sais pas comment il fait ! Il arrive toujours à trouver des framboises ! Même au beau milieu de l’hiver ! »
Etrangement, le renard s’était figé à la vue d’Eldrr Siiarrk comme s’il l’avait reconnu… Alors qu’il ne l’avait pas vu précédemment !
Eldrr reprit pour mettre un terme à tout cela :
« Il faut que j’aille retrouver Déimnys, et puis c’est pas tout ça ! Je n’ai pas le temps de chômer moi ! »
Puis il s’en retourna, avec un air aussi dédaigneux que celui avec lequel son acolyte l’avait accueilli !
Lorsqu’il se fut assez éloigné pour être hors de porter de leurs réactions, Farden se retourna vers son ami Vulca et lui communiqua expressément par la pensée :
(Raconte Vulca !)
Le renard le regarda sans rien dire, avec cette même expression de surprise extrême où l’on pouvait lire lorsque l’on était son compagnon de vif « C’est pas possible ! »
(Que sais-tu de lui dis-moi tout !)
Le renard ne put que lui murmurer à l’esprit :
(…Cette odeur… Ce n’est pas possible…)
"Grande route"