En allant voir la reine Lalwende

Lorsque le cortège parvint au niveau des portes du royaume elfique, celles-ci étaient déjà ouvertes. Les veilleurs de nuit avaient apparemment reconnu les bannières du royaume, et peut-être même s'étaient-ils rendu compte qu'il s'agissait du prince héritier.
Les chevaux s'engouffrèrent dans Ewëndan sans la moindre difficulté et continuèrent leur route sans s'arrêter en suivant un chemin de terre très peu dégagé, mais suffisamment large pour trois chevaux de front. Les arbres hauts formaient presque un plafond dans la forêt, mais leur feuilles laissaient tout de même largement passer la lumière lunaire.

Arya sentait sa monture transpirer, et elle semblait s'épuiser légèrement. Toutes ses heures et la courte pause qu'ils avaient faite auparavant ne compensait pas l'énergie qu'elle avait dépensée.

"Courage, nous sommes presque arrivés ! Tu dois tenir le coup, la reine Lalwende a besoin de nous !" Pensa-t-elle au sujet du destrier.

Dans trois quart d'heure, tout au plus, ils parviendraient à la capitale. Il fallait faire vite. Tout en suivant le cheminement de ses pensées, Arya faisait tourner machinalement sa bague autour de son fin annulaire. Il s'agissait de la bague qui représentait un lys que la reine elle-même lui avait offerte simplement par amitié, avait-elle prétexté. Faite par le meilleur artisan de tout le royaume avait-elle également ajouté. Arya tenait à ce bijou comme s'il valait tout l'or du monde.

A nouveau, ses pensées s'arrêtèrent sur le Comte, et elle ne put s'empêcher de lui lancer un regard.

Les yeux d'Arya croisèrent ceux de Néron. Celui-ci rapprocha alors sa monture. Elle était à présent si près de la sienne, que les jambes d'Arya - montée en amazone - touchaient celle de gauche du Comte. Néron lui prit alors doucement la main, et l'elfe put sentir la douce chaleur de sa main. Arya lui sourit doucement, avant de se concentrer sur la direction que prenait son destrier. De sa main libre, elle redressa habilement la direction en tirant sur les rennes.

Les minutes passèrent, puis une demi-heure, puis, enfin, ils virent les premières maisons dans les arbres. De nombreux escaliers se remarquaient à présent. Ils virent des elfes qui vaquaient à leur occupations. Il devait être une ou deux heures du matin, mais la plupart des elfes avaient terminé leur méditation, ou ne l'avait pas encore commencée. La ville d'Erivan était donc active encore à cette heure.

Quelques minutes passèrent encore, puis ils débouchèrent dans la grande vallée. Là, l'Anorà plongeait vertigineusement pour sortir de la forêt, en direction du royaume d'Arnestil. Il leur fallait à présent traverser la ville gigantesque et remonter la haute falaise pour parvenir au château qui culminait au-dessus de la capitale. Parvenu dans la vallée, la ville s'étalait devant eux. Des maisons de pierres taillée, composées d'arcades somptueuses qui caractérisaient tant le peuple elfe, s'élevait à présent sous leur yeux. Mais ce spectacle, qui aurait semblé exceptionnel pour un être humain n'était que banal pour un elfe.
Ils passèrent donc le plus rapidement possible dans les rues quelques peu encombrées, où s'élevaient parfois étrangement des arbres - mais qui étaient plus rares que dans la vallée - et commençèrent leur ascension en direction du palais.

"Nous y sommes enfin, Néron !" Dit-elle, pressée d'arriver au château, mais néanmoins heureuse de retrouver sa ville natale.

Le large chemin s'étalait le long de la falaise, et montait en pente douce. Les cavaliers parvinrent devant les portes du château, qui s'ouvrir sur l'ordre d'un garde en reconnaissant le Prince héritier.

La pente fut traversée. Les portes du Château s'ouvrirent, les étendards furent levés et le son des cors elfiques se firent entendre dans tout le domaine royal pour prévenir l'arrivée du noble cortège.

Les gardes se mirent aux gardes à vous, les valets et autres domestiques se placèrent en rang et les escuyers attendirent à l'entrée de la cour.

Le Chambellan Faëlendil entra en premier suivit par deux cavaliers, ensuite entra Néron avec Arya et le reste des cavaliers.

Le Comte lacha la main d'Arya et se tint droit. Sa monture s'arrêta en plein milieu de la cour. Tous les elfes présents s'accroupirent et firent révérence. Il resta sur sa monture l'air noble.

Le Chambellan descendit de son destrier et annonça le cortège :

- Le Prince hériter Néron Ectolion, Comte d'Arkiliad !

Un silence régnait dans la cour. Puis Néron descendit enfin de son cheval et invita Arya à le rejoindre.

Annoncez-nous à ma chère mère.

Un valet s'approcha

- Mon Prince la Reine est déja prévenue de votre arrivée et vous attends avec impatience dans sa chambrine...

Néron hocha de la tête et tourna son regard vers sa compagne Elfe avant de monter les marches du péron du Château.

(Héhé ! P'tite exection aujourd'hui, je me connecte AVANT ce soir... contrairement à ce que tu as marqué dans un autre message...)

Arya accompagnée de Néron passait dans les couloirs qu'elle avait déjà parcouru maintes fois. Chacun décrivait toute la beauté et la finesse de l'architecture elfique, comme le voulait le château.
A la réponse de Néron, l'elfe rougit brusquement, surprise de ces paroles. Aussitôt, le sourire aux lèvres, elle jeta un coup d'œil au valet pour vérifier qu'il n'avait entendu, mais celui-ci marchait devant eux quelques mètres plus loin, semblant ne pas écouter. Ou peut-être jouait-il simplement son rôle ? A moitié rassurée, elle lui répondit, souriant toujours à demi :

"Ce n'est pas drôle, Néron ! vous voyez bien que je ne suis pas présentable !"

Arya fut soulagée en entendant les paroles du valet. La reine ne la verrait donc jamais ainsi. Les membres de la cours lui avaient largement suffit.
L'elfe remercia par la pensée le Comte, et lui adressa son plus beau sourire, le regardant les yeux.

Ils marchaient toujours, montant plusieurs étages, puis le valet s'arrêta enfin devant une magnifique porte en bois sculptée avec un style très raffiné.

-Voici les appartements de mon Seigneur. Dit le valet en se postant à côté de l'entrée.

(youpi ! voilà que tu me surprends agréablement )

Le Comte était amusé par le comportement gêné d'Arya et il le faisait bien voir. Tout bas il continua la discussion avec elle

Je comptes à ce que vous gardiez ces habits... tout à fait à vostre avantage... pour nostre dîner ce soir...

Il lui fit un sourire malicieux puit poursuivit

Je plaisantes mon aimée. A mes yeux vous êtes et serez à tout jamais resplendissante.

La main de Néron effleura celle d'Arya. Il la regardait sans relâche tout le long du trajet.
Le valet s'arrêta devant une porte en bois sculptée et la présenta comme étant les appartements du Comte. Ce dernier fronça les sourcils.

Auriez-vous oublier toutes les convenances et qui plus est les plus naturelles au monde ?

Le valet se mit à trembler devant la colère réputée du Comte

- Mon..mon Seigneur c'est que..

Suffit ! vostre comportement est inacceptable pour un Elfe. Que je sois Prince ou simple paysan, lorsqu'une dame est présente c'est à elle d'avoir l'honneur d'êstre servie en premier lieu. Suis-je clair ?

Le valet fit une révérence

-Très clair Seigneur. Madame.. vos appartements sont justes à côtés de celle du Prince..

Il présenta la magnifique porte d'à côté sous l'oeil mécontent du Comte

("Il la regardait sans relâche tout le long du trajet." --> une image rigolote me vient en tête : Néron qui, par mégarde, fonce dans un pilier... ^^ )

Arya haussa un sourcil, amusée à son tour une fois qu'elle avait la certitude que dans quelques minutes, elle aurait passé une robe. Au compliment du Comte, elle se retint de rougir une nouvelle fois, et le remercia doucement, touchée.
Lorsque Néron lui effleura la main, un frisson se dissipa dans tout son corps à son contact.

Devant les appartements du Comte, celui-ci s'énerva brusquement, provoquant l'étonnement d'Arya. C'est alors qu'elle comprit que la raison de cette colère n'était qu'une question de galanterie. L'elfe se retint de rire, pensant au pauvre valet qui lui, ne devait pas avoir l'envie de s'esclaffer.
Néanmoins, elle était touchée.

Quand le valet lui indiqua poliment et apeuré le lieu de ses appartements, Arya lui lança un regard de compassion et le remercia. Alors qu'elle partait se changer, elle dit à Néron par la pensée, tintant d'une pointe d'humour sa dernière phrase :

"Néron, ce n'était pas la peine, vous savez... Vous êtes le Prince héritier, moi je suis Arya Imlarië, une simple noble parmi d'autres. Il est normal que vous soyez prioritaire... Pauvre valet..."

Elle ouvrit la porte voisine et se retrouva dans une somptueuse chambre, où un grand lit à baldaquin, sculpté avec beaucoup plus de finesse que celui qui se trouvait à Arnestil, trônait dans la chambre. L'elfe remarqua un paravent aux délicats motifs, ainsi qu'une armoire. Sans prendre le temps d'examiner plus la pièce, elle se dirigea vers le meuble, et vit avec joie qu'il était empli de robes.

Elle en choisit une bleu marine, joliment brodée d'argent, prit également un corset, et se hâta de se dévêtir derrière le paravent. Elle serra son corset au maximum, et passa la robe rapidement. Elle jeta un coup d'œil rapide dans un miroir, vit que la robe lui allait, et, laissant ses affaires dans la chambre, elle sortit pour attendre le Comte.

Avant qu'Arya ne regagne sa chambre, elle communiqua avec lui par la pensée :

Citation :

"Néron, ce n'était pas la peine, vous savez... Vous êtes le Prince héritier, moi je suis Arya Imlarië, une simple noble parmi d'autres. Il est normal que vous soyez prioritaire... Pauvre valet..."

"Vous êstes Arya Imlarië, la plus belle et noble des Elfes. Vous valez tous les royaumes qui composent ce monde. Je n'accepterais en aucun cas que l'on vous manque de respect ou de courtoisie. Allez vous changer à présent. J'ai hâte de vous retrouver ma chère amie."

Il lui fit un baise main et gagna à son tour ses appartements.
A l'intérieur 3 valets de chambre l'attendaient. L'un faisait chauffer de l'eau pour la toilette, l'autre préparer les linges pour le sécher enfin le troisième l'aider à se dévêtir.

Faisons vite je suis pressé ! leur fit-il.

Il s'installa dans la baignoire. Un des valet versa l'eau chaude pendant qu'un autre savonnait le Comte. Le dernier valet préparait pendant ce temps les vêtements richements brodés qu'aller revêtir Néron.

Une fois propre et vêtu, on le parfuma et le coiffa.
Le bel Elfe était dans toute sa splendeur et les valets lui firent bon nombre de compliments.

Cela suffit Messieurs. Les compliments vont tellement mieux dans la bouche d'une femme...

La grande horlogne en bois d'ébène se mit à sonner.

Il est temps d'aller rejoindre ma douce et de rendre visite à ma chère mère.

Le Comte sortit de sa chambre avec les valets.
Dans le couloir, il vit Arya dans une sublime robe bleue marine. Il resta planté sur place bouche-bée. Son regard parcourait le corps tout entier de la belle Elfe.
Il s'approcha d'elle et lui prit la main.

Vous êstes belle à en couper le souffle. Vous avoir à mes côtés est un grand honneur et une immense joie partagée d'émotion. Aussi...

Le Comte fit signe à un valet qui tenait une boite sculptée d'approcher.

Aussi je vous demanderais d'accepter ce modeste cadeau qui vient droit du coeur.. il vous ira à ravir avec cette sublime robe que vous portez.

Le servant ouvrit la boîte dans laquelle était placée une magnifique parure en diamants fins taillés sous forme d'étoiles.
Néron prit le collier et le présenta devant Arya prêt à le lui placer autour du cou.

A présent, Arya appréhendait plus que jamais de voir la reine et espérait que son état n'avait pas empiré.

Le Comte était entré dans sa chambre depuis dix bonnes minutes, l'elfe se demandait ce qu'il faisait. Pendant qu'elle attendait avec patience, elle vit son reflet dans la fenêtre du couloir. La robe était vraiment magnifique. Le tissu délicat mais chaud se resserait à sa taille, l'affinant, puis s'élargissait largement jusqu'à ses pieds. A partir des coudes, les manches s'évasaient également, tendant presqu'à toucher le sol lorsqu'elle avait les bras le long du corps. Le vêtement était légèrement décolleté, le col mit parfaitement en valeur par des motifs compliqués de broderies d'argent.

C'est alors que l'elfe remarqua que ses cheveux semblaient avoir été éparpillés par le vent. Avec une grande rapidité, l'elfe retourna dans sa chambre, trouva une brosse posée sur une table, et se démêla doucement les cheveux. Elle attacha simplement deux mèches de chaque côtés ensembles, préférant laisser tomber dans son dos son incroyable longueur de cheveux bruns.

Quand l'elfe ressortit dans le couloir, Néron n'était pas encore là. Une minute passa encore, puis il sortit, portant une magnifique tunique. L'elfe pouvait également sentir son agréable parfum d'où elle se trouvait.

"Vous êtes splendide, Comte !" Ne put-elle s'empêcher de dire au Comte, plus séduisant que jamais.

Celui-ci la complimenta également, et l'elfe lui sourit doucement. Néron fit approcher un valet qui tenait un somptueux coffret de bois. Lorsque celui-ci l'ouvrit, Arya porta sa main libre devant sa bouche. Le bijou était de toute beauté. Les diamants, taillés en des centaines de facettes, brillaients de milles feux. Emue et heureuse, l'elfe s'exclama :

"Mais c'est magnifique, Néron ! Je...Merci ! Mais comment avez-vous pu..."

Voyant que les mots lui manquaient, l'elfe se tut, et releva grâcieusement ses cheveux pour permettre au Haut-elfe de lui mettre le collier.

L'elfe posa délicatement sa main sur les diamants en forme d'étoile. Elle était à l'image de l'étoile de Namrith, celle qui sintillait le plus dans le ciel elfique.
Aux paroles de Néron, l'elfe sentit son coeur brûler de joie et d'amour.

"Néron... Vous illuminez ma vie plus encore que ces diamants depuis l'instant où je vous ai vu, et vous ne pouvez savoir à quel point votre amour pour moi me procure le plus grand des bonheurs..." Lui chuchota-t-elle à son tour.

L'elfe ferma doucment les yeux de plaisir lorsque Néron posa délicatement ses lèvres sur son cou. Elle se retourna alors pour lui faire face au prince. Celui-ci lui demanda alors si elle voulait bien annoncer à la reine leur relation. Arya ne s'y attendait pas, et elle ne cacha pas surprise.

Cela ne faisait pas un jour qu'ils s'étaient déclarés, et on aurait pu qualifier cette décision de précosse. Mais qu'importe ! Se disait l'elfe. Elle savait déjà au fond de son coeur qu'elle avait toujours aimé plus que tout Néron, et elle n'avait pas l'intention de se séparer de lui. Tout en lui lui plaisait, la charmait, la séduisait, même sa colère impromptue...
Elle lui répondit, sûre de ses paroles :

"Vous ferez comme bon vous semble, mon cher, et sachez que cette décision me touche plus que vous ne le pensez... Je pense également, que, si la reine Lalwende à gardé l'amitié qu'elle me porte - elle toucha instinctivement sa bague en lys -, cette nouvelle ne pourra que la rendre heureuse..."

Arya regarda Néron dans les yeux. On voyait dans les siens la lueur dansante des flammes des candélabres accrochés aux murs du couloir.
L'elfe reprit :

"Nous devrions y aller, la reine Lalwende doit nous attendre, et la faire patienter plus reviendrai à de l'irrespect, je pense..."

Le Comte fut vite rappelé à l'ordre et acquiesça aux dernières paroles d'Arya.

Vous avez raison. Ma mère a suffisamment attendu. Allons-y à présent.

Néron fit signe au valet de les conduire auprès de la Reine Lalwende.
Au bout du couloir, ils se retrouvèrent devant une immense porte en bois dans laquelle était gravée une couronne signe de la chambre royale.

Nous y voici murmura Néron impatient de revoir sa chère mère.

Le valet ouvrit la porte et annonça d'un ton calme et reposé la venue du Comte et d'Arya.

- Vous pouvez entrer. La Reine vous attends..

Le Comte suivit d'Arya, entra dans la pièce qui était faiblement éclairée par quelques bougies. Il s'avança gracieusement et noblement vers le grand lit à baldaquin de la Reine.

Elle était là, allongée, si faible, si fragile... Néron avait un pincement au coeur en la voyant dans un si terrible état.

*Néron... mon fils.. mon jeune fils approche donc que je puisse voir quel bel elfe tu es devenu...* dit-elle avec peine et difficulté.

Le Comte s'approcha aux côtés de la Reine et se mit à genoux s'accoudant sur le rebord du lit et prenant la main de sa mère.

Ma très chère mère.. quel bonheur de vous revoir. Je me suis tant inquiété en apprenant vostre état de santé si déplorable.

*J'ai cru ne jamais te revoir mon beau Néron. Tu ressembles tellement à ton défunt père...*

Je suis là à présent Mère. Je suis à vos côtés. Je vous en prie reprenez vos forces ! que ferait Ewëndan sans vous ? que ferais-je sans vous ?

*Tu es digne de reprendre le flambeau... tu es l'Hériter. Ton père t'as désigné comme étant son successeur Néron. Ta destinée est d'être Roi. Tu dois réunir de nouveau les Elfes et redonner un sens au Royaume d'Ewëndan...*

Nous parlerons de cela bien plus tard Mère. Nous sommes revenus pour vous.

*Nous ?*

Oui je ne suis point seul.

Néron tourna le regard vers Arya et lui fit signe de le rejoindre

Mère, Arya Imlarië est présente à mes côtés..

Le visage de la Reine se mit à s'éclaircir un peu plus

*Arya ! oh Arya ! Approche donc que je puisse retrouver ton si doux visage..*

Plus ils se rapprochaient de la porte, plus les battemtns du coeur d'Arya s'accéléraient. Elle craignait ce qu'était devenu la reine...
Devant la porte de la chambre royale, l'elfe eu envie de rebrousser chemin un instant. Le valet ouvrit la porte, l'elfe entra dans la pièce à la suite du prince.

La pièce était sombre, les fenêtres recouvertes de tissus pour cacher la lumière. Seules quelques bougies apportaient une faible clarté. Le lit à baldaquin était le plus éclairé.

La première chose que vit Arya fut le visage pâle et famélique de la reine Lalwende. Le poids des siècles semblaient s'être affaissés sur elle, qui semblait si jeune auparavant. Ses longs cheveux blonds étaient étalés négligemment autour d'elle, et elle se tenait difficilement assise, calée dans de gros coussins moelleux.

Arya était horrifiée par cette vision, et elle sentit que son corps se mettait à trembler. Elle se mordit violemment la lèvre inférieur, et parvint à se contrôler.

Néron s'approcha alors du lit, mais Arya resta dans l'ombre.
L'elfe entendit la conversation entre mère et fils, car ils ne cherchaient pas à être discrets. Lorsque le prince lui demanda ce que ferait Ewëndan sans elle, Arya voulu répondre à la question, et elle le fit pour elle-même : si vous veniez à mourir, ma reine, le peuple ne s'en remettrai pas, il a besoin de vous... avoir perdu son roi l'a déjà beaucoup affecté. Et moi aussi j'ai besoin de vous, tenez bon !

C'est alors que Néron lui fit signe d'approcher. L'elfe s'avança doucement vers la reine, se tenant droite, et entra ainsi dans le rayon lumineux des bougies. En la voyant, la reine l'invita à s'approcher. Arya vint s'agenouiller au bord du lit, aux côtés de Néron. Elle baissa la tête avec respect en guise de révérence.

"Ma reine..."

D'un faible signe de tête, la reine Lalwende l'invita à relever la tête.

"Lorsque j'ai appris votre santé dramatique, poursuivit Arya, j'ai voulu venir vous retrouver. Je vous en prie, ma reine, guérissez, nous avons besoin de vous !"

*Vous voir ici tous les deux à mes côtés me rend plus heureuse que vous ne pouvez l'imaginer... *

La reine marqua un certain temps d'arrêt, se recalant mieux dans ses oreillers. Pensive, elle demanda :

*Mais... puis-je vous demander pourquoi êtes-vous venu ensembles ? Néron, étais-tu au royaume d'Arnestil ?*

(Désolée de répondre que maintenant, mais j'ai été très occupée par de gros contrôles ces derniers temps...)

Arya écoutait, silencieuse. Elle sentait par intermittence le regard de Néron et celui de la reine. Un diner avec Néron et la reine Lalwende ? Cette idée l'enchantait, et ce repas ne pouvait que faire du bien à la reine, malgré sa grande faiblesse.

Lorsque la reine finit par accepter cette requête, Arya ne put s'empêcher de lui lancer son plus beau sourire.

"Oui, reposez-vous ma reine ! A ce soir..."

Arya se releva, s'inclina profondément, puis s'éloigna à reculons à petit pas, le visage toujours souriant. Puis, elle tourna les talons et sortit de la chambre.

Elle leva alors les yeux vers Néron.

"Votre mère, la reine... Elle est en très mauvaise santé...Croyez-vous qu'elle va s'en remettre ? Certes, je crois que votre présence lui a fait du bien, son teint à reprit quelques couleurs à votre vue, mais..." Lui dit-elle gravement à voix suffisamment basse pour éviter les oreilles indiscrètes.

Ils marchaient doucement dans le couloir sombre, encore éclairé par les chandelles. Le jour ne se lèverai pas avant quelques heures. Arrivés devant les porte de leur appartements respectifs, l'elfe s'arrêta quelques secondes, hésitante. Elle ne se sentait pas fatiguée, et le désir d'une ballade au clair de lune venait de s'insinuer en elle.
Elle demanda alors doucement à Néron :

"Si...Si vous n'êtes point trop exténué, peut-être voudriez-vous m'accompagner aux jardins ? La nuit est claire, malgré le froid..."

Néron avait un air soucieux et préoccupé pendant qu'il marchait dans le couloir aux côtés d'Arya.

Il était plongé dans ses songes et lorsque sa bien aimée se mit à lui parler c'était à peine s'il l'entendait. La douce voix de la belle Haute Elfe lui paraissait lointaine et tel un murmure....

Ses pas résonnaient au fur et à mesure qu'ils avançaient, ses mains étaient croisées derrière son dos et il émettait de faibles "hum hum" en guise de réponse à Arya.

Tout à coup, un Elfe accouru à eux, tenant un parchemin dans ses mains et saluant respectueusement le Comte et sa compagne.

- Mon Seigneur Comte ! maintenant que vous êtes revenu il faudrait reprendre les affaires du Royaume ! nous sommes en pleine déroute mon Prince !

Néron leva ses yeux noirs et fixa son regard sombre et sévère sur le Conseiller Elfe affolé.

- Depuis que la Reyne est malade... plus personne est à la régence du royaume. Les nobles et chefs de clans Elfiques ont pris un sentiment de force et d'indépendance, l'économie flambe ! plus personne ne respecte les lois du marché commun, les délits sont en hausse dans les lointaines contrées d'Ewëndan et les autorités judicières croulent sous les multiples condamnations ! Et je ne parle pas du commerce extérieur ! Nous devons au plus vite reprendre contact avec nos voisins et relancer l'exportation et l'importation ! nous manquons de matières premières et la trésorerie se vide considérablement !

Le Comte leva une main signe à son interlocuteur de se taire. D'une voix las il lui répondit..

Suffit... vous parlez trop et m'importunez Messire Conseiller.

- Mais ! Mon Seigneur c'est votre royaume ! c'est..

Silence ! s'énerva le Comted'Arkiliad

C'est mon Royaume et je sais très bien dans quelle détresse il se trouve. Croyez-vous que je ne vienne que pour le soleil d'Ewëndan ?

D'un ton plus calme, il reprit :

Conseiller, revenez demain matin en mon bureau. Nous verrons ensemble les premières mesures à prendre. A présent laissez-nous.

Le Conseiller fit une révérence et se retira. Néron se tourna face à Arya.

Vous parliez d'une ballade au clair de lune me semble t-il ? voilà une excellente idée qui nous feras le plus grand bien...

Il lui fit un léger sourire essayant de cacher au mieux son inquiétude, puis lui présenta son bras afin qu'ils se rendent tout deux dans les somptueux jardins de la Capitale.

Les jardins de la capitale

Arya se rendit compte qu'elle parlait dans le vide, sans que Néron ne l'écoute réellement. Elle aurait dû être offensée, mais son instinct lui dicta de ne pas réagir. Néron semblait plongé dans ses pensées. Au moment où elle comptait l'en faire sortir- elle comptait alors réitérer sa proposition -, un elfe s'approcha en courant, complètement affolé.

Arya le regarda, reconnaissant en lui un Conseiller qu'elle avait déjà rencontrer plusieurs fois dans le palais. Elle le fixa de ses grands yeux avec intensité.
Celui-ci détourna bien vite son regard toujours aussi paniqué lorsqu'il la salua. Aussitôt, il assoma le Comte de tous les problèmes actuels du royaume, et Arya ne put s'empêcher de rester effarée devant tant de choses à la déroute depuis l'absence du Prince.

Il n'y avait donc personne capable de prendre les rênes du royaume lors d'évènements si graves, comme la maladie de la reine Lalwende ? Certes, le Comte d'Arkiliad, en tant qu'hériter légitime du trône, aurait dû prendre le relais, mais en cas d'absence, quelqu'un aurait dû être là pour diriger Ewëndan ! Maintenant, il fallait tout redresser, et Arya n'osait même pas imaginer combien de temps Néron resterait enfermé dans son bureau devant des piles de paperasses ou occupé à relancer telle chose interrompue, ou encore à régler d'autres problèmes sur place.

C'était sûr, Néron aurait besoin d'aide, et Arya était prête à l'aider, elle le soutiendrait, et l'assiterait du mieux qu'elle pourrait.

Finalement, lorsque Néron s'énerva à juste titre au goût de l'elfe, le Conseiller se retira, la mine sombre, mais calmé après avoir subit les foudre de son Prince.
C'est alors que Néron se tourna vers l'elfe et, au grand étonnement d'Arya, lui prouva qu'il avait quelque peu écouter les paroles qu'elle avait dites précédemment.

Heureuse de sa réponse,l'elfe lui fit son plus beau sourire, et lui prit le bras qu'il lui tendait. Le couple se dirigea alors à travers les couloirs, et les escaliers du palais pour rejoindre les jardins, féériques autant le jour que la nuit.

L'elfe voyait bien que Néron était tracassé, et Arya devinait ses pensées. Mais elle hésitait à en parler, persuadée qu'il ne souhaitait pas aborder le sujet. Pourtant, elle voulait lui prouver qu'elle serait là à ses côtés, s'il avait besoin d'elle.

Arya et Néron débouchèrent sur le grand escalier qui descendait directement aux jardins. Ils le descendirent.

Les jardins de la capitale