Prison, cellule d'Etan

Etan était abbatu. Son combat l'avait épuisé et il tenait à peine debout. Il s'asseya sur son lit et laissa le valet soigner ses blessures.

Je vous remercie... Dit Etan.

Il se sentait ridicule et gêné. Jamais il n'avait prévu l'apparition de cette personnalité. Et cela changeai ses plans, car elle ne l'aidait absolument pas dans la voix qu'il s'était nouvellement tracé.

Il regarda le valet qui avait fini de nettoyer ses blessures.

Veuillez, je vous prie faire venir à ma demande, le comte d'Arkiliad.

Le valet acquiesa et alla le querir. Etan se coucha et attendit la venue du comte.

La mauvaise personnalité d'Etan se débattit tel un fauve, et les gardes l'assomèrent qu'après avoir réussi à l'imobiliser. Il sombra dans le sommeil. Qu'allait-il advenir de lui ? Notre héros si malmené par le destin ne semblait pas avoir beaucoup d'issues.

Etan se réveilla en sueur et avec un mal de crâne. Ces gardes avaient la main très lourde. Il fit les cents pas dans sa cellule, attendant la venue de quelqu'un avec qui discuterait autre que sa personnalité, qui étrangement ne portait aucun nom... enfin pas encore. Puis il se rappela que la reine semblait très curieuse de son passé et de son histoire. Aussi fit-il appeler la reine. Le garde à l'entré ronchonna et partit querrir la reine après cinq minutes de parloir avec Etan.

"Peut-être pourra-t-elle m'aider" se disait-il.

Yuk fut amenné à son tour à l'opposé de la cellule d'Etan et on l'y enferma.

"On est pas tiré d'affaire..."

C'était la première depuis bien longtemps que Keiyu était sans casque...

Yuk se surprit à penser à son loup...

Dans ses grands moments de solitude, il aurait aimé que Yukizora puisse être ici...
C'était trop tard... le loup s'était s'accrifié pour lui sauver "la mise" comme il disait tout le temps...
Maintenant il ne faisait plus qu'un avec lui, il savait que son ami l'avait rejoint, et en même temps il n'était plus là.

Il regarda Etan dans les yeux, puis lui demanda :

"Etan... Tu as de la famille qui t'attend ? Yuk sourit, Les miens m'attendent... mais dans l'autre monde..."

Il fit une pause, semblant réfléchir.

"Je m'en fait pas... Pour la suite...... Je n'ai pas respecté ma promesse.... je suis un moins que rien, et les moins que rien mérite.... la pire des morts pour un guerrier... être décapité."

Etan regarda Yuk, l'air attristé et pleurant toujours.

Non, je n'ai nul famille. Et personne ne pleurera ma mort. Il baissa la tête.

Etan ne savait que dire, il sentait bien que Yuk était au même point que lui. Il y eu un grand moment de silence.

Yuk continua de le regarder.

"Hé Mec J'ai qu'à être ton frère !! Tu vois, ça me redonne le morale, je viens de m'appercevoir que ma famille n'est pas morte, c'est sûr que 'pa a pu survivre à l'hiver, c'est pas facile en forêt mais bon...Maman a surement attrapé un cerf... mais si on peut considérer que ma famille, c'est des loups ! J'ai été élevé dans la forêt."

"Hé ! Monsieur le soldat... T'es un nouveau toi ? Tu me connais quand même... non même pas un peu ? Allons, fait pas ton timide ! Tu sais, ça sert à rien de pas parler comme les gardes en rouge devant le chateaux, je sais plus dans quel pays tu peux les insulter sans qu'ils bronchent...
Un nom avec "terre" à la fin et un truc de math, sur la géometrie.... Angleterre, voilà ! Tu connais pas ? C'est un pays très, très, très, trèèèèèèsss au nord. Mon pauvre gars... Dire que tu sais pas ce qui se trouve plus loin que le bout de ton nez... Hé, tu veux que je t'indique un super quartier des plaisir pas loin de la ville, c'est presque gratuit !"

Le garde tourna la tête.

"Où ça ?"

"Ahah ! T'es un malin toi ! Tu sais repérer les bonnes affaires. J'te dirais où que c'est si tu m'apportes un bon bol de lait bien chaud !"

Et le garde partit quêter sa requête.

Etan fut déçu de la réponse de Yuk, il ne s'attendait pas à de tels enfantillages de la part d'un homme comme lui.

Pff.. Tu peux arrêter de te foutre de moi et rester serieux ?

Etan assista à la discussion entre Yuk et le garde, qui partit chercher un bol de lait chaud.

Tu m'as l'air de connaître beaucoup de choses, toi de ce lieu. Tu y travaillais ? Ou tu y allais pour le vol ?

"Mmm...Disons que j'ai habité ici assez longtemps pour connaitre tout le chateau..."

Il sourit en voyant revenir l'homme tout content avec un bol de lait bien chaud.
Il le tendit au prisonnier qui le prit volontier.

"Viens approche, je vais te dire l'endroit secret... Voilà, comme ça l'autre pourra rien entendre... Ca se trouve au sud de la porte ouest, il y a un village, l'auberge du....rancunier ! C'est là"

Le geôlier sembla réfléchir, ce qui lui donnait un air imbécile.

"Mais y'a jamais eu de village là-bas !"

Yuk jeta le bol de lait brûlant à la tête du garde, qui ne manqua pas de se renverser. Il prit les pieds de l'homme souffrant, et, le poussant vers la cellule, celui-ci ne manqua pas non plus de se prendre une barre de fer de la porte dans les bonbons. Maintenant que le poignard à la ceinture du garde était plus proche, Yuk l'empoigna et égorgea le garde. Sortit de sa cellule, il rammena le corps dans celle-ci, et après quelques minutes il en sortit en parfaite copie du geôlier. Il s'assit sur la chaise qui se présentait à lui.

"On va attendre un peu que tout ce calme."

Etan assista malgré lui à la scène, Yuk égorgea le garde et il tenta de ne pas sentir l'odeur du sang.

Vous êtes fou ! Vous allez vous faire prendre ! Mais cette fois vous partirez sans moi. Je suis devenu trop dangereux et imprévisible. Je ne vous aiderai pas, mais ne vous dénoncerai pas.

Etan tendit l'oreille, et entendit des bruits de pas.

"La garde, déjà ?" Pensa-t-il.


[EDIT]voila ce sera mieux.





(je les rapelle le smodifiaction physique: visage divisé en deux moitié trés distinct: gauche celle du bon Etan, droite celle de la mauvais personalité qui pleure des goutes de sang et a un demi sourir légérement sadique)

Couloirs

Itzalina avançait d'un pas pressé qui faisait crisser l'étoffe de sa longue robe couleur de nuit.
Elle était de plus en plus inquiète de ne pas réussir à "sentir son Lynx" alors que, si elle en croyait les dires de Néron, il devait être quelque part au château....
Où était-il donc passé?

Elle rentra dans la prison. Il faisait assez clair à cet étage, contrairement à ceux situés plus bas... Mais, elle était si perturbée qu'elle ne remarqua pas tout de suite le garde étendu sur le sol. Immobile, silencieux, mort...

Ce fut l'odeur ferreuse du sang qui la tira de ses pensées.
Accélérant davantage le pas, elle s'approcha de la cellule et le vit alors.

La colère monta en elle... Les prisonniers se seraient-ils encore évadés?

Elle fit un pas de plus pour s'en assurer...

"Ma Reine..."

Yuk, en tenue de garde, fit un pas en dehors de l'ombre.

"Sans vous, je ne crains que nous ne puissions partir... Le passage a été fermé."

Yuk regarda Bereciak.

"Tu crois vraiment que je vais te laisser ici ? Tu me déçois beaucoup, n'as-tu pas oublié que tu m'as sauvé la mise plusieurs fois ?"

Yuk lança le trousseau de clés dans la cellule d'Etan.

"Nous sommes quitte, mais tu aurais plutôt intérêt à venir avec moi, sortir d'un château, c'est comme sortir d'une cellule sans la clé, et dans ce cas là, la clé, c'est la reine."

Caillou fixa de nouveau la reine.

"Vous devez nous aider à nous échapper, et vous savez que je ne bafouerai pas une fois de plus la promesse que j'ai faite à votre père juste avant sa mort, celle de vous protéger pour toujours."

Etan réfléchit, puis se leva lentement, prit les clés, et ouvrit sa cellule.

Soit, je vous suis, Yuk. J'ai confiance en vous.

Il regarda la reine.

J'aurais aimé rester en cellule, mais j'ai besoin d'aide. Même Néron d'Arkiliad n'a pu m'aider.

Il fit signe à Yuk.

Bon on y va, j'ai beaucoup de choses à faire.

(Heu, je planquerais la clef si j'étais toi Etan... je ne vais pas vous laisser sortir comme ça lol. Ca ferait de sacrès titres dans les journeau! : La reine d'Arnestil aide deux dangereux criminels a s'enfuir de prison!!!!!)

Itza écouta, ébahie, les paroles de celui qui autrefois s'appelait Keyu :

"Vous laisser vous échapper!" Fit -elle avec un rire amer...
" Alors que Toi, Keyu, tu es le traitre responsable de la dernière guerre ? Alors que tu as trahi le royaume et moi par la même occasion quand j'avais une parfaite confiance en toi au point que je t'avais nommé chef de ma garde personelle ?
T'aider a t'enfuir quand tu as enlevé mon animal de vif?! D'ailleurs, qu'en as-tu fait? Pourquoi n'est-il pas au château?"

"Je devrais vous laisser filer quand vous avez tous les deux massacré deux de mes gardes ?
Quand la dernière de vos victimes est là, étendue à mes pieds, encore chaude ?! C'est une plaisanterie !"
Même vous, messire Etan, qui vous disiez repenti... De quoi d'ailleurs, je l'ignore. Mais qu'importe, cela ne vous a pas empêchés de tuer à nouveau, si je ne m'abuse.
Me croyez-vous vraiment assez folle pour vous aider ?!"

"Keyu, tu n'as pas seulement bafoué la promesse que tu avais faite à mon père. Tu as fait de même pour celles que tu m'avais faites. Comment pourrais-je te croire à nouveau..."

A la fin de cette dernière phrase, la voix de la reine n'était plus qu'un souffle...

Etan regardait la reine qui semblait s'attrister en remuant apparemment de vieux souvenirs à elle. Il rangea la clef dans sa poche et dit à Itzalina:

Mais je le suis, de mon coeur de tout le reste de mon âme, mais vous semblez ignorer ce qui m'a frappé il y a peu, et qui est à l'origine de la déformation de mon visage. Même vous ne pouvez m'aider à me libérer du démon qui me posséde.

Il s'arrêta, essuya une larme de sang, puis reprit;

Mais sachez que je ne marche pas avec Yuk, je le suis seulement pour sortir d'ici.

Etan regarda Yuk, lui faisant signe que le temps pressait.

"Justement, Etan, ne trouvez-vous pas étrange alors que vous avez reconnu pouvoir être très dangereux de vouloir sortir d'ici ? Si vous sortez, qui sait ce que vous pourriez faire...

J'ai entendu vos paroles lorsque vous parliez avec Yuk : "Vous partirez sans moi. Je suis devenu trop dangereux et imprévisible." Les reconnaissez-vous ? Et Maintenant, vous me demandez de vous faire sortir ?"

Sur ces mots, la reine s'attarda sur la partie déformée du visage d'Etan et elle eut un frisson... Toute la haine du monde semblait inscrite dans la chair figée...
Tant de personnes au parraitre aimable pouvaient se montrer capables de choses affreuses. Que pouvait-il en être d'un individu (mais en était-ce vraiment un ?) ainsi pétri par la haine...


"L'homme que Néron a pris, votre "maitre", est actuellement ici même au chateau. Pourquoi si vous cherchez réellement la rédemption voudriez-vous partir loin de lui?"

Etan vit bien que la reine dévisageait son visage. Il fit un simple geste de la main pour le cacher.

Je reconnais mes propos, mon maître est ici, je le sais, mais j'ai promis de revenir que lorsque j'aurais accompli la quête qu'il m'a confié. La quête de rebatir le village d' Hitre. Mais je suppose que Néron d'Arkiliad n'a point le temps de vous expliquer ce qui se passe, hein ? Il préfère garder les bémols au silence, et c'est sur vous que retombera cette triste affaire. Je ne vous demande pas de me faire sortir, mais de me faire confiance. Je sais que cela vous semblera impossible, mais je vous le demande quand même. Je veux me débarasser de ce qui m'a causé ces déformations. Laissez-moi partir, laissez-moi en paix.

Etan se rapprocha de Yuk.

Yuk essuya son visage, on aurait put voir juste avant une larme couler.

"Ma reine... Savez-vous où est mon loup ?... Savez... savez-vous ce que j'étais devenu ...? Auriez-vous même imaginé ce qu'il y avait en moi ?"

Il fixait à présent la reine de toute sa férocité.

"Mon loup est mort... et celui qui l'a tué a logé dans mon corps...!"

Il s'approcha dangereusement d'Itzalina.

"Vous n'avez jamais vécu comme ça... et vous n'osez imaginer la souffrance que j'ai enduré... que Etan endure en ce moment même..."

Il regardait Itzalina de toute sa hauteur, et son regard semblait transpercer son corps.

"Reine Itzalina, je vous prie de nous laisser passer"

Il dit cette phrase avec une telle détermination qu'elle en aurait fait trembler le plus fort des esprits...

Quand Yuk lui parla de son loup de vif, un éclair de compréhension passa dans les yeux de la reine. Elle savait que perdre son compagnon était probablement la pire chose pouvant arriver à un vifier... C'était comme perdre une partie de son âme. Pourtant, elle reprit vite un regard plus dur et lui dit froidement :

"Ton loup est mort. Et, je sais à quel point il est horrible de perdre son compagnon puisque tu me l'as fait vivre."

Puis d'une voix plus douce, elle ajouta:

"Pourtant, c'est dans l'ordre des choses... De tous les animaux, l'homme est celui qui vit le plus longtemps : un loup vit au plus 20 ans, un humain même des plus pauvres peut atteindre la quarantaine... C'est ainsi et l'on n'y peut rien. D'autres ont vécu avant toi la perte de leur compagnon. Ils n'ont pourtant pas fait ce que tu as fait..."

"Je ne sais rien de ce que tu es devenu... Je ne connait que tes actions et celà me suffis."

Devenu menaçant, il s'approcha alors d'elle, l'accusant de ne pas le comprendre. Il s'approcha, menaçant. Effrayée de l'étincelle qui brilla à ce moment dans les yeux de l'ancien garde, elle recula légèrement, se mettant hors de sa portée, puis lui lança d'une voix étrange :

"C'est vrai, j'ignore ce que tu ressens, ce qu'Etan ressent mais vous, que savez-vous de moi ? Keyu, as-tu déjà été trahi par une personne en qui tu avais la plus totale des confiances ? Sais-tu ce que l'on ressent quand cela vous tombe dessus? Moi je le sais, grâce à toi. Encore une fois..."

" Vous croyez que ma vie est toute teintée de rose comme dans les contes pour enfants? Dans ce cas, écoutez la triste réalité :
une bonne partie des gens du peuple me hait pour quelque chose dont mon père est responsable, et tous ceux que je n'ai pas pu protéger des rebelles ne me pardonneront jamais leur malheur. Mon époux est parti loin, me laissant le soin de gérer ce royaume en péril...
Or, ma fonction première est de protéger mon peuple. Vous êtes tous deux dangereux pour lui. Je ne peux donc vous laisser passer.

Et elle se prépara à appeler la garde...