Murailles, tours du château.

La forêt

Un garde vifier observait l'entrée du château. Son travail, c'était de surveiller, et sa liaison de vif avec un aigle l'aidait beaucoup. L'animal faisait en général des patrouilles visuelles autour d'un périmètre de repérage bien défini. Cette journée était assez calme, synonyme de paix une nouvelle fois pour Arnestil. Finissant une bouteille d'alcool, l'homme la jeta vers le sol, celui-ci étant à environ quatre-vingt mètres de la tour. Le bruit d'éclatement du verre n'arriva pas à cette hauteur. Soudain, il entendit un bruit sur le côté, vers la muraille. S'y précipitant, il ne vit plus son aigle à présent. Après avoir maintes fois essayé de le contacter mentalement, il commença à avoir peur. Un froid glacial s'insinua dans sa conscience. Il avait vraiment peur. Puis une voix légère d'intonation mais lourde de ce qu'elle représentait parla. Tu vas mourir, dit-elle avant d'éclater d'un rire plein d'une extase intense, d'un bonheur sadique irrépressible. Le vifier avait toujours eut le vertige. Même sa liaison avec l'aigle n'avait pas effacé cette peur ancestrale du vide. A présent, il se voyait tomber du haut de sa tour. Il ne savait pas comment c'était arrivé mais il s'en fichait. Son cri perça le silence serein qui régnait jusqu'à présent. Il s'écrasa sur le sol, son corps éclatant en morceau. Mais il se voyait toujours. Il ne ressentait plus rien. Soudain un homme en noir se rapprocha, son visage caché par une cagoule et des bandelettes grises. Ses yeux étaient d'un blanc dérangeant, presque luisant. L'homme en question sorti une épée en cristal et sussurra de la même voix que tout à l'heure au garde, sa voix résonnant à la fois dans la tête et les oreilles de ce dernier. Il dit Tu es mort, à présent, puis enfonça délicatement mais fortement son épée dans la face livide du vifier...

Lunaris éclata de rire. Son mirage avait marché à la perfection. Il jeta le corps à la tête trouée de la tour puis s'en alla vers d'autres victimes...

Appartements de la reine

Chambre du messager

Il avait sauté de la tour.
Tant pis pour la fenêtre, ces humains ce débrouilleront pour la réparer.
En attendant, il flottait comme une montgolfière perdant peu à peu de l'altitude.

Un des gardes l'aperçut et s'écria :

Mazgir ! Mazgir ! Regarde ce type qui s'est jeté du haut de la tour !

Son camarade de garde accourut mais ne vit rien.

Tu devrais arrêter la bière d'Akardara, mon vieux dit-il en tapotant l'épaule de son ami.

Arrête ! s'exclama se dernier exaspéré, je te jure que j'ai vu un type sauter de là-haut !

Mais Mazgir fit lentement non de la tête en conseillant à son ami une cure de désalcoolisation.

Effectivement, notre messager avait sauté, mais, ne voulant attirer l'attention, il se ratrappa à l'étendard flottant disposé sur une fenêtre à trente mètres du sol avec une agilité et une grâce inhumaine malgré son petit corps frêle et, arrachant la toile et chutant une seconde fois, il se servit de l'étendard comme parachute pour ralentir sa course qui le menait dangereusement vers le sol.

Soudain, la toile se déchira et il se mit à prendre de la vitesse. Alors il fit quelque chose qu'aucune créature humaine, ni elfe, ni naine n'aurait pu faire, il s'élança dans le vide bien qu'il y fut déjà et s'envola dans les airs pendant trois secondes se rattrapant à une corniche de justesse. Il escalada le toit du bâtiment qui venait de lui sauver la vie. Mais soudain, il tomba à genoux. Pfff ! Vraiment trop fragile ces humains ! Il n'avait même utilisé qu'un infime partie de son pouvoir qu'il était épuisé. Il entreprit d'arracher son poumon droit, le secouer un peu et le remettre en place, mais il décida de ne pas épuiser davantage la frêle enveloppe humaine qui le contenait.

Il longea la corniche jusqu'à arriver à un balcon. Il s'engouffra dans la salle adjacente au balcon après avoir atteint ce dernier et sortit par une porte dans les couloirs du bâtiment.
Avec discrétion, il réussit à sortir de ce labyrinthe et à rejoindre les jardins...

Jardins